15
Septembre
Le banc de l'amité
Par Antony Ansquer • Publié le 15/09/2023
Par Antony Ansquer • Publié le 15/09/2023
... inspiré par la situation que nous avons pu vivre hier à Sainte Anne.
C'est le banc de l'amitié. Il siège là, dans la cour, près du hangar à vélos et des toilettes pour les filles. Caressé par les rayons du soleil, tardivement décidé à décupler ses forces après un été ô combien paresseux. Chaque élève au sein de l'établissement est invité à y prendre place s'il en exprime l'envie. Il le sait.
Mais attention, pas en toutes circonstances, pas à chaque récréation qui ponctue la journée de travail : il le fait uniquement s'il se sent triste, désœuvré, esseulé, pour des raisons qui lui appartiennent et qu'il ne parvient pas toujours à exprimer, à verbaliser. Les autres élèves sont ainsi supposés remarquer sa présence, s'inquiéter aussitôt de ce qui le préoccupe, l'entourer de tendresse et de bienveillance. Un énième coup d'épée dans l'eau ? Une démarche un peu vaine dont la naïveté pourrait prêter à sourire ? Et pourtant.
Jusqu'ici, le banc était resté vide. Mais hier, pour la toute première fois depuis une semaine, un petit bonhomme s'y est assis, perdu et prostré, la tête entre les mains. Avec le sentiment désarmant d'être mis à l'écart. Ni une ni deux, ses camarades ont accouru dans un même élan, formant autour de lui un rempart, comme une équipe de rugby prête à faire corps dans la mêlée. Quelques instants plus tard et sans l'intervention des enseignants témoins de la scène, il se relevait, séchait ses larmes, ragaillardi par le discours de ses petits confidents, une main amie posée sur son épaule. Rien là qui ne soit anodin.
Stéphane Bertic, assistant d'éducation sur St Jo et Ste Anne depuis la rentrée.
C'est le banc de l'amitié. Il siège là, dans la cour, près du hangar à vélos et des toilettes pour les filles. Caressé par les rayons du soleil, tardivement décidé à décupler ses forces après un été ô combien paresseux. Chaque élève au sein de l'établissement est invité à y prendre place s'il en exprime l'envie. Il le sait.
Mais attention, pas en toutes circonstances, pas à chaque récréation qui ponctue la journée de travail : il le fait uniquement s'il se sent triste, désœuvré, esseulé, pour des raisons qui lui appartiennent et qu'il ne parvient pas toujours à exprimer, à verbaliser. Les autres élèves sont ainsi supposés remarquer sa présence, s'inquiéter aussitôt de ce qui le préoccupe, l'entourer de tendresse et de bienveillance. Un énième coup d'épée dans l'eau ? Une démarche un peu vaine dont la naïveté pourrait prêter à sourire ? Et pourtant.
Jusqu'ici, le banc était resté vide. Mais hier, pour la toute première fois depuis une semaine, un petit bonhomme s'y est assis, perdu et prostré, la tête entre les mains. Avec le sentiment désarmant d'être mis à l'écart. Ni une ni deux, ses camarades ont accouru dans un même élan, formant autour de lui un rempart, comme une équipe de rugby prête à faire corps dans la mêlée. Quelques instants plus tard et sans l'intervention des enseignants témoins de la scène, il se relevait, séchait ses larmes, ragaillardi par le discours de ses petits confidents, une main amie posée sur son épaule. Rien là qui ne soit anodin.
Stéphane Bertic, assistant d'éducation sur St Jo et Ste Anne depuis la rentrée.
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